Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 17:54

Nuno1  

 

 

Voici un texte qui me tient à coeur, et qui pour moi devrait être la

 base de tout enseignement!

 

 

 

 

 

 

 

                                PEDAGOGIENuno2

 

Nuno Oliveira, Principes classiques de l'art de dresser les chevaux (1983), pages 105-108.


"Chapitre XV - L'ECUYER-PROFESSEUR -
Savoir enseigner et donner tout ce que l'on a appris par la pratique, savoir l'expliquer, le transmettre, nécessite des notions de psychologie afin de saisir le caractère de l'élève et de sentir comment lui faire comprendre. Il faut aussi réaliser quel est l'état d'esprit du cheval quand il est monté par tel ou tel cavalier. Pour arriver à ce que l'élève obtienne telle ou telle chose de son cheval, il faut d'abord juger de ses capacités, trouver la meilleure façon de se faire comprendre de lui et la meilleure façon qu'il se fasse comprendre de son cheval. Il faut parler au moment précis et surtout avec le ton de voix qui convient. La voix du professeur doit savoir calmer, donner de l'énergie, de la confiance et ne jamais mettre l'élève ou le cheval (par association de la voix sur l'état d'esprit du cavalier et donc de ses aides) en désarroi. L'écuyer professeur doit savoir reconnaître un résultat, même inférieur à ce que l'on souhaite, savoir encourager ou admonester, savoir faire comprendre ce que l'on veut obtenir par un langage imagé. Tout en étant à pied, il doit pouvoir avoir la connaissance profonde de ce qu'il enseigne et presque sentir le cheval que monte l'élève. Il doit savoir comment parler à celui qui a besoin d'explications continuelles parce que le silence l'intimide et savoir parler très peu à celui qui a besoin de " recueillement ". Savoir aussi comment surmonter certaines difficultés qui semblent insurmontables au cavalier, contourner le problème en ne donnant ni à l'élève ni au cheval l'impression que l'un s'est désisté et que l'autre a vaincu. Le professeur qui arrive à obtenir cela a une vraie connaissance de son art et celui-là seul mérite d'être appelé Écuyer. Il faut aussi qu'il puisse monter le cheval de l'élève et résoudre la difficulté sans pour autant que l'élève ait l'impression d'en être incapable ; qu'il n'ait pas la sottise du complexe de supériorité et la vanité de se prendre pour un génie, mais qu'il montre au contraire une grande simplicité, qu'il mette rapidement le cheval en état d'être monté de nouveau par l'élève et de résoudre le problème plus facilement. Enfin, il doit savoir arrêter au moment précis où l'élève a réussi s'il n'est pas sûr qu'il pourra réussir à nouveau sans rencontrer d'importantes difficultés. L'Écuyer, le vrai, n'est pas tributaire d'un système ou d'un règlement quelconque, il doit savoir que des chemins différents peuvent tous mener à Rome.
L'Écuyer, c'est celui qui a dressé beaucoup de chevaux, celui qui a passé des heures et des années sur le dos des chevaux en méditant et en s'enrichissant de connaissances qu'il essaie de transmettre de son mieux. L'Écuyer est celui qui, en vieillissant et en voyant diminuer ses facultés physiques, sait apprécier celles de ses collègues et élèves plus jeunes, et qui sera heureux si l'un de ses élèves, grâce à son enseignement, a un jour des qualités équestres supérieures aux siennes. L'Écuyer, c'est celui qui sait rester simple et qui, par son honnêteté professionnelle, aura fait de son élève un ami."

 

.../...      

 

Prochainement, rencontre avec ANTOINE BANCAUD.

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires